Connaissez-vous le Bodyzorbing ?

26 Septembre 2014



A mi-chemin entre le football, le sumo et les auto-tamponneuses, le bodyzorbing est relativement inconnu en France, et c’est en Angleterre qu’une soixantaine de jeunes a pu s’y essayer. Zoom sur une activité qui mêle rigolade et effort physique.


Crédit Pierre Lecornu
Crédit Pierre Lecornu
Pouvez-vous imaginer la joie d’un groupe d’adolescents de 12-13 ans à qui l’on annonce qu’ils vont pouvoir se rentrer dedans, chahuter et se bousculer non seulement en toute sécurité et en toute impunité mais en plus avec l’approbation des adultes ? Une soixantaine de jeunes en colonie de vacances dans le nord de l’Angleterre a eu ce plaisir. Pendant leur séjour ils ont pu pratiquer le bodyzorbing, une activité quasi confidentielle en France mais qui est très appréciée outre-Manche.

Le moniteur anglais, Adam, propose et anime différentes activités telles que le football, le hockey ou le rugby, mais ce matin-là, sur le campus de Stonyhurst où est basée la colonie, il est venu présenter le bodyzorbing aux jeunes français. Sous les yeux intrigués et impatients des enfants, il entreprend de « gonfler » le matériel. Le bodyzorbing se pratique en effet à l’intérieur de grandes bulles en plastique transparent, dépaysement garanti. Une fois gonflées, six « zorbs », c’est ainsi qu’on les appelle, trônent sur le terrain de football, trouées en leur milieu pour permettre aux joueurs d’y glisser le haut de leur corps, les jambes restant à l’air libre.

Crédit Pierre Lecornu
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Parmi la forêt de mains qui se lèvent, Adam choisit alors six jeunes pour commencer, répartit les zorbs, montre aux enfants comment les enfiler et explique les règles de sécurité, le tout in English of course ! Le jeu peut alors commencer, les jeunes se jettent joyeusement les uns contre les autres et tombent à la renverse, accompagnés par les rires de ceux qui sont restés au bord du terrain. Les zorbs sont semblables à de gros ballons en plastique, en cas d’impact ils rebondissent et déséquilibrent leur occupant, les projetant bien souvent à terre, sans aucun dommage puisque la bulle amortit tous les chocs.

Crédit Pierre Lecornu
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Pour les six jeunes sélectionnés, la première session de bodyzorbing ne dure que 5 minutes environ. L’activité est physique et on transpire vite. Le tube en plastique où s’insère le joueur est relativement étroit, et bien qu’il soit ouvert en haut, l’effort physique demande plus de souffle que d’ordinaire. Il faut donc faire des pauses régulièrement. Mais se rentrer dedans n’est pas la seule activité que l’on peut faire à l’aide des zorbs. On joue également des parties de football. Prendre le ballon a un autre joueur devient alors un jeu d’enfant, mais le perdre également ! Inutile de dire que le contact à l’épaule est autorisé. Un peu à l’écart, les filles ou les plus petits, lassés d’être sans cesse ciblés, tentent quelques acrobaties, des roulades, des figures... Les possibilités sont nombreuses !

Crédit Pierre Lecornu
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Mais l’idée de se tamponner sur le gazon anglais ne suscite pas uniquement l’enthousiasme des enfants, mais aussi celui des animateurs de la colonie de vacances. Coup de chance c’était un groupe de vingt, il fallait donc deux animateurs, la législation imposant un animateur pour douze enfants. Après s’être mesuré à ses amis, le challenge principal devient de faire tomber l’animateur, en se mettant à cinq contre un s’il le faut.

Le bodyzorbing est en fait une variante du zorbing, une autre activité récréative où le corps entier est enfermé dans un zorb, ou dans une ballule si l’on s’en tient au nom français. Bien à l’abri dans cette double bulle, on s’amuse à dévaler des pentes, ou à rouler sur l’eau. 

Crédit Pierre Lecornu
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L’invention, qui date des années 1990, serait d’origine néo-zélandaise. C’est en tout cas dans les pays anglo-saxons que l’activité s’est développée, et c’est bien pour cela que la directrice du centre de vacances a choisi de la mettre au programme. « L’objectif c’est que les enfants puissent faire quelque chose qui les marque, quelque chose qu’ils ne vont pas faire en France ». Pari réussi, même s’il faut compter avec un budget qui s’effrite d’année en année. Adam facture normalement 180 livres pour une session d’une heure de bodyzorbing, mais comme c’est un habitué de la colonie il a fait un prix à la directrice, 110 livres. « Même si c’est plus cher ce n'est pas grave, on est quand même là pour leur faire découvrir un peu l’Angleterre, alors on leur propose du hockey, du cheerleading et du bodyzorbing, et ça ils pourront se vanter de ne l’avoir fait qu’ici ! »

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Pierre Lecornu
Auteur à deux têtes, métaphoriquement schizophrène : Pierre est aspirant journaliste, Pierrot est... En savoir plus sur cet auteur